Gérer ses émotions dans un cadre professionnel : est-ce possible ?
Dans un monde du travail en constante évolution, où la pression des résultats se mêle aux interactions humaines, une question revient souvent :
est-il vraiment possible de gérer ses émotions dans un cadre professionnel ?
La réponse est oui… mais pas comme on l’imagine souvent. Il ne s’agit pas de les étouffer ni de les nier, mais d’apprendre à les reconnaître, les comprendre et les canaliser pour en faire un atout.
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Pourquoi les émotions ont leur place au travail ?
Longtemps, les émotions ont été considérées comme un "ennemi" dans le monde professionnel. On attendait des salariés qu’ils restent rationnels, productifs et surtout "ne laissent pas leurs états d’âme interférer".
Pourtant, les neurosciences et la psychologie du travail montrent aujourd’hui que :
- Les émotions sont inévitables : elles sont une réaction naturelle à notre environnement.
- Elles jouent un rôle essentiel dans la prise de décision, la motivation et la communication.
- Les ignorer peut mener au stress chronique, au burn-out ou à des relations professionnelles dégradées.
En réalité, les émotions sont une ressource précieuse, à condition de savoir les gérer avec intelligence.
Gérer ses émotions ≠ les supprimer
Une croyance fréquente est de penser que "bien gérer ses émotions" signifie rester de marbre en toute circonstance. Or, cela revient plutôt à les réprimer, ce qui peut avoir des effets négatifs : frustration, fatigue, tensions internes…
La vraie gestion émotionnelle repose sur trois étapes clés :
- Reconnaître l’émotion : mettre des mots dessus ("je suis stressé", "je suis en colère", "je suis inquiet").
- Comprendre son origine : est-ce lié à une surcharge de travail ? À une critique mal perçue ? À une peur de l’échec ?
- Choisir sa réaction : exprimer calmement son ressenti, prendre du recul, utiliser une stratégie d’apaisement (respiration, pause, reformulation…).
Les émotions les plus fréquentes au travail
Chaque contexte professionnel est unique, mais certaines émotions reviennent souvent :
- Le stress : face aux délais, aux objectifs, à l’incertitude.
- La colère : déclenchée par un manque de reconnaissance, une injustice perçue, un conflit.
- La peur : liée au changement, à l’erreur, à la peur du jugement.
- La joie et la fierté : lors d’un succès, d’une collaboration réussie, d’une reconnaissance reçue.
L’enjeu n’est pas d’éviter les émotions dites "négatives", mais de ne pas les laisser prendre le contrôle.
Stratégies concrètes pour mieux gérer ses émotions au travail
1. Développer son intelligence émotionnelle
L’intelligence émotionnelle, popularisée par Daniel Goleman, est la capacité à reconnaître, comprendre et gérer ses propres émotions et celles des autres.
Elle se construit grâce à :
- L’auto-observation : prendre un temps de recul sur ses réactions.
- L’écoute active : comprendre l’état émotionnel de ses collègues.
- L’empathie : se mettre à la place de l’autre pour désamorcer les tensions.
2. Pratiquer des techniques de régulation
Certaines méthodes simples permettent d’apaiser rapidement une émotion intense :
- La respiration profonde : inspirer lentement, expirer plus longuement, répéter 2-3 fois.
- La pause consciente : s’accorder 5 minutes hors de l’écran ou de la réunion pour retrouver son calme.
- La reformulation : répéter à voix haute ou mentalement ce que l’on ressent ("je suis frustré car j’ai besoin de reconnaissance").
3. Anticiper les situations difficiles
Souvent, les émotions fortes surviennent dans des contextes récurrents (réunions tendues, feedbacks critiques, surcharge de travail). En identifiant ces déclencheurs, il devient plus facile de :
- Préparer son discours à l’avance.
- Fixer des limites claires (savoir dire non).
- Demander du soutien ou un relais quand la charge devient trop lourde.
4. Cultiver la communication assertive
Être assertif, c’est exprimer ses besoins et émotions sans agressivité, ni passivité. Par exemple :
- Plutôt que "Tu m’énerves toujours avec tes remarques", dire : "Quand tu me coupes en réunion, je me sens frustré car j’ai besoin de partager mon point de vue."
Ce type de communication réduit les tensions et favorise le respect mutuel.
5. Prendre soin de soi en dehors du travail
Un bon équilibre de vie influence directement la gestion des émotions au travail.
- Sommeil de qualité.
- Activité physique régulière.
- Pratiques de relaxation (méditation, cohérence cardiaque, yoga…). Un esprit reposé gère mieux les imprévus et les tensions.
Le rôle des managers et de la culture d’entreprise
La gestion des émotions n’est pas qu’une affaire individuelle. Les entreprises ont un rôle clé à jouer :
- Créer un climat de confiance où l’on peut exprimer ses ressentis sans crainte de jugement.
- Former les managers à l’écoute active et à la gestion des conflits.
- Encourager des pratiques de bien-être au travail (pauses, droit à la déconnexion, flexibilité).
Une organisation qui valorise l’intelligence émotionnelle gagne en cohésion, en créativité et en performance.
Conclusion : gérer ses émotions, une compétence clé du futur
Alors, est-il possible de gérer ses émotions dans un cadre professionnel ?
Oui, et plus encore : c’est une compétence indispensable dans un monde du travail marqué par la complexité et l’incertitude.
Plutôt que de chercher à les étouffer, il s’agit de transformer ses émotions en alliées :
- Elles nous alertent sur nos besoins.
- Elles enrichissent nos relations.
- Elles nourrissent notre motivation et notre créativité.
En apprenant à les comprendre et à les réguler, chacun peut non seulement gagner en sérénité, mais aussi en efficacité et en influence positive sur son environnement professionnel.



